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Stratégies de formation

Enseigner le suédois chez Babbel, avec Babbel

Léa Lescure
Publié: 19 janvier 2022
Mis à jour: 10 novembre 2022
Smiling business people that are learning a language in a meeting room at work.

Elin est originaire de Suède et elle est cheffe de projet pour le suédois au sein de l’équipe pédagogique de Babbel – les expert·e·s en linguistique qui créent et perfectionnent tous nos cours. Elle-même passionnée de langues et polyglotte (trilingue, pour être précis), elle se plaît à démêler et comprendre les subtilités de l’apprentissage des langues. Dans l’article qui suit, elle nous parle d’une approche d’apprentissage hybride qu’elle utilise pour transmettre sa langue maternelle à ses collègues babbeloniens.

Comment l’apprentissage mixte a été testé à Babbel 

Au printemps dernier, une chose étrange s’est produite au siège de Babbel à Berlin. Voilà que des Allemand·e·s, des Colombien·ne·s, des Anglais·es et des Italien·ne·s se lançaient des Hur mår du? Var bor du? et des Vill du fika? à la machine à café. En réalité, ces personnes faisaient toutes partie d’une petite expérience : j’ai entrepris d’apprendre le suédois à plusieurs de mes collègues – au sein de Babbel, avec Babbel.

Mon cours de suédois en douze semaines était basé sur une méthode d’apprentissage hybride : combiner l’apprentissage à travers l’application avec des cours en classe tout ce qu’il y a de plus classique. Concrètement, mes élèves travaillaient une leçon Babbel par semaine, puis nous nous retrouvions, un mardi sur deux, tous ensemble, pour parler suédois et passer en revue ce qu’ils avaient pu apprendre avec l’application. On appelle aussi cette méthode la classe inversée, ce qui veut dire que les élèves préparent chaque cours de leur côté, en s’appuyant par exemple sur des contenus d’apprentissage en ligne, et le temps du cours en présentiel est consacré à la pratique active de l’oral et à la répétition des éléments appris. De cette manière, le concept de devoirs à la maison (qui, avouons-le, a plutôt mauvaise réputation) est complètement inversé et redéfini.

Pour un·e enseignant·e, le plus grand avantage d’un cours organisé suivant l’apprentissage hybride est sans aucun doute le gain de temps. Lorsque les étudiant·e·s apprennent le vocabulaire et la grammaire seul·e·s, à la maison, vous pouvez profiter pleinement de ce qu’une application fait de mieux – la pratique et la révision du vocabulaire, par exemple – tout en vous concentrant sur ce qu’un·e professeur·e peut faire de mieux, comme corriger les erreurs et encourager l’expression orale. Un autre avantage de l’apprentissage via une application, c’est la flexibilité : les élèves sont libres de décider quand, où et comment s’organisent le travail et les révisions. Dès lors, on peut vraiment se concentrer sur l’essentiel pendant les cours en présentiel.

Je commence toujours mon cours en demandant aux étudiant·e·s s’il y a quelque chose qui n’a pas été compris ou un point qui demande à être approfondi. Ensuite, on procède à un passage en revue rapide des points de vocabulaire et de grammaire abordés dans les cours en ligne, de quoi être parfaitement armé·e·s pour attaquer les exercices de conversation. Quand tout le monde arrive en classe en s’étant bien préparé·e, on peut vraiment se focaliser sur la pratique de l’oral – une des compétences les plus difficiles à travailler lorsqu’on apprend seul·e, avec une application.

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Qu’ont appris les étudiant·e·s en douze semaines ?

Je dois avouer que j’ai été surprise de voir autant de personnes intéressées par des cours de suédois. Il y a tellement d’autres choses qu’on peut faire pendant son temps libre. Au bout du compte, vingt personnes se sont inscrites et une dizaine de passionné·e·s sont resté·e·s jusqu’à la toute fin. Un cours pour débutant·e·s et six cours en présentiel plus tard, j’ai été surprise et heureuse de constater à quel point mes collègues réussissaient à se débrouiller en suédois. Un des temps forts a été un exercice de mise en situation : une simulation de scène de restaurant, où les étudiant·e·s devaient commander à manger, se plaindre de la nourriture (une situation un peu surréaliste puisque se plaindre ne fait pas vraiment partie des habitudes sociales des Suédois·es), discuter comme on peut discuter pendant un repas et le groupe a même réussi à demander une réduction au moment de payer l’addition – tout ça en suédois !

Quand vous commencez tout juste à apprendre une langue, vous disposez de très peu de vocabulaire actif. C’est pour cela que j’ai été vraiment surprise de constater de quelle manière mes collègues réutilisaient des morceaux pris ici et là, dans les différentes leçons que nous avions pu voir, pour construire des phrases (presque) correctes. La personne qui apprend une langue ressemble beaucoup à un enfant : elle a besoin d’un cadre de jeu sécurisé pour expérimenter de nouvelles choses. En tant qu’apprenant·e autonome, trouver ce terrain de jeu peut s’avérer difficile, mais je suis de celles qui encouragent à pratiquer la langue sur le terrain, dans la vraie vie, aussi tôt que possible – même s’il s’agit juste, pendant les premières semaines d’apprentissage, de se parler à soi-même à voix haute pendant qu’on cuisine. S’habituer au rendu de sa propre voix dans la nouvelle langue peut nous donner l’assurance nécessaire pour prendre la parole plus tard, dans des situations de la vie de tous les jours.

Qu’ai-je pu apprendre sur ma langue maternelle en l’enseignant ?

J’ai pu utiliser ces cours comme un indicateur du bon fonctionnement des cours Babbel en général. J’avais aussi envie d’améliorer mes compétences en tant que professeure et, dans une perspective plus large, voir si je pouvais repérer des points problématiques – dans la langue suédoise en général, dans la façon d’enseigner habituellement le suédois et dans la façon de présenter et d’enseigner cette langue dans nos contenus Babbel. Je n’ai pas été surprise par ce qui s’est avéré être le plus gros problème : la prononciation ! Même si Babbel fait partie des rares applications d’apprentissage des langues qui s’attarde explicitement sur les règles de prononciation, en dépassant les simples exercices qui consistent à écouter puis répéter, cela reste un sujet compliqué. Les personnes qui apprennent le suédois ont besoin de beaucoup pratiquer et d’être guidé·e·s dans la prononciation.

À présent, j’ai hâte de transposer dans les cours sur application certaines méthodes utilisées en classe pour la prononciation. Je me réjouis à l’idée de relever ce petit défi. Par exemple, dans mon tout premier cours, j’ai conseillé à mes élèves de ne pas se bloquer sur la prononciation. C’est un message que je veux aussi faire passer sur l’application !

Ensemble, nous avons aussi repéré certains points de vocabulaire qui font défaut sur l’application, si on veut atteindre certains objectifs communicationnels. À l’avenir, je traiterai ces points dans les cours. Nous sommes convaincus que l’acte de communiquer est la première motivation quand on décide d’apprendre une langue étrangère, et nous structurons notre contenu autour de situations de la vie quotidienne comme « commander à manger » ou « parler de la famille ». C’est pourquoi chaque leçon faite en classe a aussi été pensée pour survivre à une situation – pour mettre en pratique les phrases apprises et voir comment réagit son partenaire de conversation. Sam, l’un des élèves, m’a dit qu’un des plus grands avantages d’une classe en présentiel, comparé à un apprentissage en ligne avec Babbel, était de s’habituer à répondre naturellement aux questions en suédois.

L’apprentissage hybride et la « classe inversée » constituent une excellente méthode pour n’importe quel·le professeur·e qui veut se consacrer en priorité à des activités de pratique orale, des révisions et de l’aide lorsqu’il se trouve face à ses étudiant·e·s. C’est aussi un très bon procédé pour les personnes qui apprennent une langue, et c’est de fait une méthode que chaque apprenant·e autonome peut reproduire librement en combinant un apprentissage via l’application avec des moments de mise en pratique simples et gratuits : trouver un tandem de conversation ou organiser des rendez-vous avec d’autres apprenant·e·s – afin de trouver ce terrain de jeu nécessaire et d’être de plus en plus à l’aise dans votre nouvelle langue.

Cet article a précédemment été publié sur le Babbel Magazine par Elin Asklöv.

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Léa Lescure

Content Marketing Manager — Animée par les enjeux d'inclusion, de diversité et de communication dans un contexte interculturel, Léa conçoit la pratique des langues comme un apprentissage de la solidarité – ici au service de l'innovation au travail, de l'épanouissement des employé·e·s et du succès des entreprises.

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